Quel est l’intérêt de la pleine conscience ?
Sortir des automatismes et prendre du recul
Jon Kabbat-Zinn définit la pleine conscience comme «une manière de porter son attention, intentionnellement, au moment présent sans porter de jugement». De manière générale, la pratique de
la pleine conscience favorise un état de conscience métacognitive permettant aux personnes de progressivement prendre du recul au lieu de rester dans un comportement habituel et conditionné. De cette manière, elles peuvent progressivement sortir des automatismes et ainsi restaurer le choix de l’action en adoptant un comportement «réfléchi» et conscient plutôt que de réagir automatiquement face à une situation.
Observer les choses telles qu’elles sont
La pleine conscience met l’accent sur la reconnaissance et l’observation du ressenti «tel qu’il est» tout en encourageant une attitude d’acceptation et de tolérance. En pratiquant la pleine conscience, les personnes apprennent donc à «observer les choses telles qu’elles sont» et à «rester avec l’inconfort» lorsqu’il surgit, par exemple, sous la forme d’envies ou d’émotions pénibles.
De cette manière, une attention particulière est portée à l’observation sans jugement et avec curiosité des émotions ou de toutes autres expériences. Cette attitude implique de passer du rôle
d’acteur à celui d’observateur et d’apprendre progressivement à tolérer différents états internes plutôt que de tenter de les supprimer, de les fuir ou encore d’y réagir automatiquement (par exemple, en consommant ou par une attitude inadaptée).
Développer une attitude de bienveillance et de compassion
La pleine conscience invite à cultiver une attitude particulière, souvent bien éloignée des états émotionnels négatifs et des jugements autocritiques présents chez les personnes.. Dans ce contexte, la pleine conscience peut aider à diminuer la tendance de l’esprit à exacerber ces états émotionnels négatifs en permettant de développer un autre type d’attitude, celle de la bienveillance, du nonjugement ainsi que de la compassion envers eux-mêmes.
Comment ?
De manière générale, les pratiques de méditation proposées sont dites «formelles» et «informelles», et encouragent les participants à observer et à prendre conscience de l’expérience du moment présent. Le premier type de pratique amène à focaliser l’attention sur un élément particulier qui évolue au fur et à mesure des exercices, comme par exemple, la respiration, les sensations corporelles, les sons, les pensées ou encore les mouvements. Pour le second, il s’agit de pratiquer la pleine conscience dans des activités quotidiennes, comme par exemple, marcher ou encore manger en pleine conscience. En dehors des séances de groupe, une pratique régulière de la pleine conscience est demandée, avec comme support, des méditations enregistrées, des pratiques informelles ainsi que des fiches d’auto-observations.
L’importance de la pratique quotidienne proposée par le programme nécessite donc un important engagement de la part des participants. La littérature scientifique portant sur les applications de la pleine conscience aux traitements des addictions est en forte croissance, au même titre qu’elle l’est pour d’autres troubles, tels que la dépression, les troubles anxieux, les troubles alimentaires, etc.